Benoît Jouan – Podologue – Paris 13 – Semelles Orthopédiques

La Podologie de l'Enfant

L’orthèse plantaire chez l’enfant corrige une mauvaise posture susceptible de s’aggraver avec la croissance, mais ne modifie pas une structure défaillante.

Entre deux et cinq ans, les motifs de consultations sont toujours dus à l’inquiétude des parents suscitées par :

    • les chutes fréquentes de l’enfant
    • l’usure anormale des chaussures
    • les pieds plats
    • la marche avec la pointe des pieds en dedans
    • une démarche disgracieuse
    • des douleurs du pied ou du membre inférieur

Pour enrayer efficacement les effets néfastes d’une mauvaise posture, l’orthèse plantaire s’inscrit dans un traitement sur la durée, et ce, dès l’âge de deux ans.

L’orthèse plantaire contribue à une rééducation passive qui ne substitue pas à la rééducation active du kinésithérapeute.

L’examen podologique montre chez l’enfant normal de moins de cinq ans :

    • un pied planus de part l’importance du tissu adipeux sous la voûte interne
    • une torsion fémorale absente
    • une torsion tibiale débutante
    • une inégalite de longueur des membres inférieurs (cf. loi de Gaudin, sur l’alternance dans la phase de croissance)

Les Troubles de l’Equilibration du Membre Inférieur 

A. Déviation transversale du genou

Genu Valgum

    • Le valgus du pied par rapport au sol s’observe en vue postérieure. Ce valgus de l’arrière pied peut être isolé ou être accompagné d’un valgus du médio-pied, voire d’un valgus de l’avant-pied.
    • La projection verticale des malléoles internes vers le sol indique un angle de valgus appréciable.
    • En décharge, la mobilisation de l’articulation du premier cunéiforme avec la base du premier métatarsien est moins importante que la mobilisation du premier cunéiforme avec las base du cinquième métatarsien.

L’examen podologique se complète par la mise en charge sur le podoscope :

    • L’empreinte plantaire se modifie, si l’on corrige manuellement le valgus de l’arrière-pied et du médio-pied entraînant un hypoappui du premier rayon.
    • En plaçant des cales millimétrées au niveau du talon postérieur jusqu’à ce que le pied soit d’aplomb.

Le genu valgum est structural, on évalue en mesurant la distance entre les malléoles internes avec les condyles internes joints.

    • La loi Delpech énonce que la croissance des os est inversement proportionnelle aux pressions qu’ils subissent entre eux, donc le valgus du pied entraîne un genu valgum fonctionnel qui s’aggrave.

L’hémi bassin homo latérale est emmené en arrière jusqu’à ce que le pied soit d’aplomb, lorsque le vide médioplantaire apparaît, l’indication orthétique est l’hémicoupole interne ( semelle de stabilisation).

L’examen différentiel est complété par le test de Jack, pour évaluer la réductibilité de la composante valgisante :

    • l’enfant debout, en charge, on saisit l’hallux et on le palce en extension dorsale qui va repositionner le pied d’aplomb.

On détermine ainsi, si la composante du pied est posturale, tendino-musculaire positive, ou structurale, ostéo-articulaire négative.

Genu Varum

Il peut sembler exagéré par le port des couches qui écartent les jambes.

Un enfant lourd avec une hyper laxité présente un genu recurvatum à vérifier car il entraîne un valgus du pied.

Il faut faire porter des chaussures avec un petit talon.

B. Inégalité de longueur de jambe

En cas de jambe courte pas de talonnette ascensionnelle, sauf si il y a une scoliose vraie ou le coté long l’aggrave.

Avant tout, savoir s’il ya douleur dorsale qui implique un diagnostic différentiel avec le cliché radiographique :

    • Si les épines vertébrales sont centrées, c’est bénin.
    • Si cependant, elles sont décentrées, cela entraîne une rotation des vertèbres, c’est une scoliose vraie.

La convexité du rachis est du côté de la rotation. On place une talonnette ascensionnelle du côté court, si il y a convexité, sinon il ne faut pas le faire. Si la convexité est du côté long, il ne faut pas appareiller.

Le test d’antéflexion est valable que si il y a une scoliose vraie dorsale, en cas de scoliose vraie lombaire, ce n’est pas valable.

Placer une cale permet d’évaluer la correction, si elle est effective c’est une attitude scoliotique, sinon c’est une scoliose vraie. Le plus souvent, la scoliose vraie est lombaire plutôt que dorsale, on ne met jamais de talonnette du côté de la concavité.

C. Autres Pathologies moins fréquentes

Antétorsion fémorale exagérée.

Elle est physiologique chez l’enfant. Elle est évaluée en plaçant l’enfant assis, jambes pendantes, l’angle de rotation interne doit être égal à l’angle dérotation externe. Par contre, si la rotation interne est supérieure à la rotation externe, il y a pathologie.

Cela entraine une démarche avec la pointe des pieds en dedans .L’ orthèse plantaire facilite l’angle d’ouverture du pas, la croissance des os permettra le rétablissement physiologique.

Tendon d’Achille court congénital.

 

La kinésithérapie améliore le sujet si elle set pratiquée le plus tôt possible. Ensuite, on ne place pas de talonnette ascensionnelle car on aggrave l’hypo extensibilité du tendon.

L’orthèse plantaire comporte un voute interne et une bande pronatrice est indiquée.

Maladie de Sever.

Douleur du tendon d’Achille, par excès de sport.

L’indication est le port d’une talonnette de 5 à 6 mm

Fryberg-Koehler.

Epiphysite de la seconde tête métatarsienne par surcharge.

Il faut décharger le deuxième rayon par un appui rétro capital.

En conclusion, entre deux et cinq ans, plus on appareille tôt , plus le résultat est rapide, car la croissance est un facteur favorable au rétablissement de la posture, tant qu’ en dynamique .